Giorgione, peintre du mystère vénitien
« Beaucoup de maîtres d’alors avouèrent qu’il était né pour mettre de la vie dans ses figures et produire la fraîcheur des chairs plus qu’aucun peintre de Venise ou d’ailleurs »
Giorgione, peintre énigmatique et oublié. Dissimulé derrière le génie de Titien, Giorgione est resté dans l’ombre de son illustre contemporain. Emporté prématurément par la peste vénitienne en 1510, il n’a pas eu le temps de bâtir une carrière aussi prolifique que celle de Titien. L’absence de signature sur la plupart de ses œuvres rend leur attribution incertaine, contribuant à entretenir le mystère qui entoure sa vie et ses créations. Pourtant son influence dans le domaine pictural vénitien a été considérable. Ses thèmes étranges et ses personnages énigmatiques fascinent. Ses peintures révèlent toutes un goût pour la lumière dorée, des expressions empreintes de douceur et une inclinaison à l’ambiguïté. Giorgione se dévoile à qui prend le temps de s’arrêter et d’observer ses tableaux.
Depuis la fin du XIXème siècle, Giorgione sort progressivement de l’ombre. Cet artiste sensible a su plus que d’autres traduire la poésie mélancolique de la Sérénissime. Pour cette conférence, nous évoquerons sa vie, ses œuvres, ses liens complexes avec Venise et Titien mais aussi sa fortune critique.
Votre conférencière :
Anaëlle Charoin est conférencière nationale et historienne de l'art diplômée de l'Ecole du Louvre. Elle vit et travaille à Lyon.
Les dates à retenir :
Vers 1476-77 : naissance supposée à Castelfranco Veneto.
1503 : premières œuvres attribuées avec certitudes.
1508 : commande de la communauté allemande pour les fresques de la façade du Fontego dei Tedeschi.
1510 : décès à Venise.
A lire pour aller plus loin :
Giorgione, catalogue d’exposition pour les 500 ans de son décès, Museo Casa Giorgione, 2009
In the Age of Giorgione, exhibition catalogue, edited by S. Facchinetti and A. Galansino, Royal Academy of Arts, London 2016.